Focus sur la Blackmagic Pocket 4K

Focus sur la Blackmagic Pocket 4K

Petite caméra deviendra grande

En 2012, Blackmagic surprend le monde de l’audiovisuel en annonçant se lancer dans la conception de caméras cinéma.

Blackmagic Pocket Cinema CameraTrès rapidement, le premier modèle de la société voit le jour: la Blackmagic Pocket Cinema Camera est née. Elle fait beaucoup parler d’elle, et pour cause: une caméra de cinéma abordable (moins de 1000 euros), de taille très réduite, permettant de tourner dans un format RAW… Il s’agit là d’une vraie révolution.

En pratique, si la caméra tient ses promesses en terme d’image, elle souffre de nombreux problèmes (autonomie, ergonomie) qui l’empêchent d’atteindre un succès total. Limitée à la Full HD, sans slow-motion, elle souffrira du passage à la 4K.

La BlackMagic Pocket de 2013, en action. Images de Matteo Bertoli

6 ans plus tard, BlackMagic a su s’imposer comme une des sociétés phares de la caméra cinéma. Les Cinema Camera, URSA, URSA Mini sont aujourd’hui des modèles qui n’ont pas à rougir face à la concurrence.  

C’est en 2018 que BlackMagic annonce le retour du modèle qui les a fait connaître.

Complètement mise à jour et transformée, la Pocket Cinema Camera 4K pointe le bout de son nez.

La grande soeur

On pourrait croire, en se fiant au nom, que la nouvelle pocket n’est qu’un simple passage à la 4K pour rester dans la course. Mais dans les faits, la grande soeur de la Blackmagic pocket offre bien plus.

D’abord, le corps caméra: On change de look, et on constate surtout un gros changement au niveau de la taille du corps. On est ici en présence d’une caméra plus proche d’un corps type DSLR Canon (poids sans objectif: 800g), que d’un petit appareil photo bridge.  La caméra paraît donc bien plus solide, et la prise en main est plus agréable que sur sa petite soeur.

L’ancien modèle, face au nouveau: on passe sur du plus gros calibre !

 

Un écran immense, rempli de surprises

Au delà du changement de corps, ce qui saute aux yeux, c’est l’écran: ce dernier occupe les 3/4 de la face arrière de la caméra. Tactile, sa grande taille de 5 pouces et sa résolution 1920×1080 font de ce dernier un vrai point fort: pas besoin de moniteur!

C’est avec l’écran qu’on effectue nos réglages et qu’on accède au menus, très simples d’utilisation. On trouvera tout de même des boutons physique pour les fonctions ISO, le shutter, la WB, l’enregistrement et la lecture.

Bien évidemment, la caméra propose des fonctions d’assistance au focus, comme le focus peaking, qui couplé à l’écran 5 pouces permettra une mise au point précise.

Autre point fort, la gestion des LUTS: il est possible de charger des LUTS personnalisés sur le moniteur pour se faire une idée du rendu final, option habituellement réservée aux caméras hauts de gamme et aux moniteurs.

 

Capteur et format: on passe au niveau supérieur

Qui dit caméra de petite taille, dit petit capteur. La nouvelle mouture de la pocket est tout de même dotée d’un capteur 4K de taille 4/3 (18.96x10mm), avec une monture micro 4/3.

Le capteur 4/3 – Image Blackmagic

Elle joue donc dans la même cour que le GH5 en terme de formats, avec un capteur légèrement plus petit qu’un APS-C. L’intérêt de ce petit capteur est qu’il permettra d’utiliser quasiment n’importe quel objectif avec un adaptateur dédié: PL, EF, M42..

Mais là où la pocket tire son épingle du jeu, c’est au niveau des formats. Et là, on ne rigole plus.

Formats et codecs: du lourd, du très lourd

Blackmagic, dès son premier modèle, a misé sur deux formats emblématiques: le RAW, proposant des fichiers d’excellente qualité mais très lourds, et le ProRes, plus léger et plus facile à manipuler. Cette dualité est l’une des raisons du succès du modèle de 2013: rien d’étonnant à ce qu’on la retrouve sur ce nouveau modèle.

La Pocket 4K nous permet donc de tourner nos images sous plusieurs déclinaisons ProRes (422 HQ, 422, 422 LT,422 PROXY), avec une image REC709 prête à la diffusion, ou une image avec une dynamique large (13 diaphs),  proche d’un LOG.

Au niveau des fréquences d’images, il sera possible de monter jusqu’en 4K60, en passant par la UHD et la Full HD.

Mais là ou la bête tire son épingle du jeu, c’est avec le tournage en RAW. Rolls-Royce des formats de tournage, le RAW permet un enregistrement sans aucune compression, ce qui permet d’avoir la meilleure qualité d’image possible afin de retoucher l’image.

Le format historique de BlackMagic est le RAW CinemaDNG, qu’on retrouve donc ici sous plusieurs niveaux de compression (3:1,4:1..), toujours jusqu’à 60 i/s en 4K: impressionnant pour une caméra de cette gamme!

De nouveaux formats seront disponibles avec des mises à jour, notamment le BlackMagic RAW, annoncé il y a peu par BlackMagic. Ce format RAW propriétaire est supposé réduire le poids des fichiers, et il proposera plusieurs ratios de compressions à la manière d’une RED. Pour les curieux, une vidéo sur la chaîne de Blackmagic Design détaille le fonctionnement de ce futur format.

Sensibilité: pas de quoi rougir!

Si la petite nouvelle ne tiendra pas la comparaison avec un Sony A7SII, elle a de quoi se défendre. Dotée d’un ISO natif double (400 et 3200), elle peut monter jusqu’à 25600 ISO. Très proche du GH5S de chez Panasonic, le bruit commence à être visible au delà de 3200 ISO. Quelques vidéos de tests commencent à voir le jour, on attend des tests plus poussés. Mais pour se faire une première idée, jetez donc un oeil à ce court test du vidéaste Rah Sharma.

 

Autonomie: main dans la main avec Canon

Environ 30 minutes: c’était la durée moyenne d’une batterie sur modèle de 2013. Autant dire qu’un tournage d’une journée demandait de gérer constamment des cycles de recharge, ou d’emmener des dizaines de batteries… Une galère sans nom.

Le problème a été corrigé sur le nouveau modèle, puisque la caméra embarque des caméras CANON EP6, utilisée notamment sur les DSLR Canon. Cette fois, l’autonomie est donc portée à 1H en tournage 4K RAW, et plus sur des formats plus légers.

Stockage: du choix, encore du choix

La caméra propose 3 supports différents d’enregistrement, chacun adapté à un usage précis. On trouve donc un slot pour carte SD standard et UHS-II plus rapide, mais aussi un slot pour des CFast 2.0

Pas satisfait ? Le meilleur pour la fin: la caméra dispose d’une sortie USB-C permettant d’enregistrer les rushes…directement sur un SSD externe. Probablement la meilleure innovation: fini les galères de cartes pleines, de copies vers des disques. Une fois le tournage fini, le disque dur est directement remplie, et peut partir en post-production. Chapeau.

Et niveau son, ça donne quoi?

Bien que ce type de caméra ne soit pas vraiment conçu pour capter du son, on nous propose tout de même de quoi assurer le coup.

Prise mini XLR – Image Blackmagic

La pocket dispose de microphones intégrés, d’une entrée XLR mini avec alimentation phantom, ce qui permet de travailler avec un preneur de son pour enregistrer le son directement sur le fichier vidéo.

On trouve également une entrée jack classique pour les micros et un retour casque pour avoir une écoute.

Tests vidéos

Une image vaut mille mots. On vous propose de juger par vous même les images que produit la petite nouvelle: Blackmagic a mis à disposition des rushes de la caméra et des vidéos montrant ses capacités. Ils sont tous téléchargeables en qualité originale, si vous souhaitez les étalonner ou les mettre sur une timeline.

 

Conclusion

On attend de l’avoir dans nos mains. Mais pour un prix annoncé en dessous de 1200 euros, la relève de chez Blackmagic semble écraser la concurrence avec tous ces points positifs: RAW 4K, bonne sensibilité, un immense écran, des connectiques nombreuses…

Rendez vous en octobre pour une sortie française !

D’ici là, toutes les caméras Blackmagic restent disponible à la location sur LightyShare.